Chronique Sociétale N° 1 2025

Les numéros en italiques renvoient aux titres des documents qui seront prochainement publiés sur le site internet de Contrat social et réservés aux membres de l’association

           Évidemment, l’évènement du trimestre, c’est l’élection de Donald Trump aux Etats Unis.   

        Nous en dirons quelques mots pour commencer. Puis nous reprendrons la saga des guerres qui se déroulent presque partout sur la Planète, avec l’Ukraine, la Syrie, l’Afrique, et ailleurs. Nous aborderons ensuite les évènements d’Amérique Latine, où, contrairement à toute attente, il semble que le président Milei soit en train de réussir son pari, ainsi que quelques réflexions sur les nouveautés en Chine. Enfin, après un mot sur les controverses climatiques, nous nous intéresserons aux évolutions de la société : le problème des retraites, d’abord, qui semble évoluer bien loin des aspects techniques qui avaient été longuement évoqués au sein de Contrat Social. Mais ensuite la question du féminisme, et divers autres sujets de société.

1/ l’élection de Donald Trump

            Pour beaucoup de gens en Europe, peut-être intoxiqués par des sondages fantaisistes (et peut être pas toujours honnêtes) elle aura été une grande surprise. Dans (25-1-1), The Epoch time , Gérard  Olivier synthétise les raisons profondes de cet homme que beaucoup de gens, en particulier en Europe, ont tendance à considérer comme un simple pitre : D’abord, l’acharnement judiciaire monté en épingle contre lui pourrait avoir produit l’effet inverse, une partie au moins de l’électorat considérant que la plupart de ces poursuites étaient exagérées. Ensuite, son programme de paix, tant en Ukraine qu’en Palestine, si discutable et peu vraisemblable qu’il soit, pourrait avoir séduit beaucoup de gens. Enfin, -et peut être surtout – son programme « anti-woke », contre la morgue prétentieuse de beaucoup d’intellectuels du parti démocrate a pu jouer un rôle important dans l’esprit de beaucoup d’électeurs agacés par ce comportement. C’est ce que montre Michel Guerin, dans le Monde (25-1-2) .  

            Reste tout de même quelques grosses questions avec certains de ses objectifs :  Acheter le Groenland, pourquoi pas ? Mais annexer le Canada, c’est tout de même beaucoup ! C’est ce qui préoccupe Alexis Gacon dans Alternatives économiques  (25-1-3). En vérité, l’auteur, ici, n’y croit pas réellement. Mais il observe que le Canada regorge de matières premières indispensables à l’industrie des Etats Unis. Elles sont vendues au prix fort, et Trump, en brandissant la menace d’une annexion, pourrait espérer faire baisser les prix… Il ne s’agit là que d’une hypothèse, mais qui mérite sans doute d’être envisagée…

2 / L’Ukraine

            La guerre continue en Ukraine comme depuis deux ans. Le front en gelé, malgré quelques succès symboliques russes. On s’interroge sur la capacité de l’Ukraine à tenir à l’usure. Mais il faudra bien en finir un jour !

            C’est ce que disent deux journalistes à l’Express (25-1-4), qui ajoutent que même si la guerre continue, pas mal de gens s’activent en coulisse pour trouver les moyens de la faire cesser. Il semble en particulier que la pression soit forte sur le président Ukrainien pour l’inciter à abandonner un peu de terrain au moins dans le Donbass.

            Hélas ! Il n’y a pas grand-chose de plus à dire sur cette question !

3/ la Syrie

            Ici, au contraire, il y a beaucoup à dire, après le départ forcé de Bachar el Assad. Celle-ci a été saluée par le public français (et probablement européen) comme la fin d’une dictature et l’avènement de la démocratie dans ce pays. C’est par exemple la thèse de Gwenaelle Lenoir dans Mediapart (25-1-7) qui décrit l’enthousiasme du peuple Syrien vis-à-vis de la chute inattendue de ce régime corrompu. Les choses sont peut-être plus compliquées que cela !

            Un article bien documenté de la fondation Thomas More (25-1-5) fait apparaitre la profondeur des liens entre la Syrie et la Russie, qui ne disparaitront pas nécessairement par enchantement, même si, à court terme, ce nouvel échec de Poutine pourrait être porté au crédit de l’Occident. Parallèlement, dans le Monde (25-1-6) , Jean-Pierre Filiu, insiste sur le rôle de l’Iran dans cette affaire. L’auteur estime en effet que la cause première de l’échec de El Assad est d’avoir trop compté sur l’aide du Hezbollah, un mouvement à prétentions religieuses manipulé par l’Iran. Il a sans doute raison, et du reste, son diagnostic n’est sans doute pas contradictoire avec le précédent, car l’Iran et la Russie sont pour le moment la main dans la main. Mais en même temps, il est clair que la variété des différentes confessions de l’Islam ne peut que conduire à exacerber les conflits locaux – ce que l’on voit déjà avec les Kurdes et les ingérences Turques, ainsi que par les actions directes de Téhéran autour du tombeau d’une sainte chiite, telles que rapportée par Jean-Pierre Perrin également dans Mediapart (25-1-13) …

            Enfin Ali Masmoudi dans The Conversation (25-1-8) reprend les arguments précédents, mais avec encore moins d’optimisme : la multiplicité des sectes musulmanes et chrétiennes dans ce malheureux pays, la rivalité entre les Turcs et les Iraniens, l’abondance des armes, tout cela ne peut qu’engendrer de nouvelles guerres de religion. Il faut espérer qu’il ait tort !

4/ l’Afrique

            Bien sûr, l’Afrique est un monde immense, que deux ou trois articles écrits « en passant » ne pourront couvrir de façon utile. Nous retiendrons tout de même ici la contribution de Thierry Vicoulou, un chercheur à l’IFRI (Institut Français de Relations Internationales) dans The Conversation (25-1-9) sur la question « ce que la France perd en fermant ses bases militaires en Afrique ».

            De fait, depuis quelques mois, de nombreuses bases militaires françaises ont été supprimées dans divers pays francophones : Mali, d’abord, mais aussi Sénégal, Cote d’Ivoire, Tchad, etc.. Avec des variantes selon les pays, cela correspond à une perte d’influence française, notre pays ne pouvant plus prétendre au rôle de « gendarme de l’Afrique ». Cela conduit aussi à des difficultés pour la diplomatie française, par exemple au niveau de l’Union Européenne, où la réputation d’expertise des Français en la matière conduisait souvent à leur laisser s’occuper des relations de l’UE avec les pays d’Afrique. Techniquement, cela correspond aussi à de grosses difficultés pour monter une opération de sauvetage telle que la fameuse aventure de Kolwesi, lors de la présidence de Giscard d’Estaing ; car, évidemment, la présence d’une base totalement française à proximité d’une zone d’intervention facilitait beaucoup les choses lors d’une telle opération. Mais évidemment aussi, « la françafrique » c’est fini, et il faut en tirer les conséquences. 

            En fait il se pourrait bien que ces bases aient été plutôt un handicap qu’un atout dans les relations de la France avec les pays africains, dans la mesure où leur présence ostensible accréditait l’idée que « les Français gouvernent le pays » et qu’ils étaient par conséquent responsables de tout ce qui allait mal. De ce point de vue, une opération comme « Barkhane », lancée en 2013, avait été très utile, en empêchant les djihadistes de s’emparer de Bamako, mais elle a ensuite été très contre-productive, lorsque la présence active des militaires français a duré, en leur faisant porter le chapeau de tous les échecs locaux…

5/ L’Amérique Latine

            C’est là un autre sujet de préoccupation, avec, d’un côté, un projet de traité de libre-échange avec les « Mercosur » - une union douanière des pays d’Amérique du Sud, à l’image de l’Union européenne – et, de l’autre, l’arrivée au pouvoir en Argentine d’un nouveau président « hyper-libéral » (Javier Milei) susceptible de rebattre pas mal de cartes dans ce pays, et aussi d’inspirer ses émules dans les pays voisins.

            Commençons par le Mercosur : il s’agit d’un « accord douanier » (et non d’un « traité de libre-échange » nous dit Charlotte Emlinger, une économiste du CEPII, dans The Conversation (25-1-10) . En d’autres termes, il ne s’agit pas « d’ouvrir les frontières » mais seulement d’abaisser certains droits de douanes dans certaines circonstances. Un tel accord donne évidement lieu à des négociations très techniques, à base de « concessions » réciproques de style « marchand de tapis » souvent absurdes. En l’espèce, les « gagnants » européens seraient plutôt les constructeurs automobiles, et les perdants, les agriculteurs. Une bonne partie du problème vient des règlements sanitaires qui ne sont pas les mêmes dans les deux zones en négociations. D’un autre côté, l’un des avantages de l’agriculture dans cette affaire est le décalage saisonnier, qui permettrait aux Argentins de manger des fraises européennes en « plein hivers » au mois de Juillet, et aux français des légumes Brésiliens à contre saison… Ce qu’enseignent les controverses actuelles dans ce domaine, c’est surtout la prévalence des fausses informations qui circulent dans le public !

            L’arrivée au pouvoir du président Milei en Argentine est une tout autre affaire. L’Argentine, qui l’un des pays les plus riches du monde au sortir de la seconde guerre mondiale, était récemment devenue, sinon un pays pauvre, du moins un pays en très mauvaise situation sous la conduite du président Peron et de ses successeurs. La manifestation la plus évidente de cette situation était la permanence d’une inflation galopante qui rendait impossible tout calcul économique.

            Milei a décidé de tordre le cou à l’inflation, et, contre toute attente, il semble y arriver, grâce à une dévaluation massive du peso, ainsi qu’une réduction drastique de la dépense publique.  Rien que cela devrait lui assurer une bonne mémoire dans la postérité ! Cependant, cela ne s’est pas fait sans dégâts, et c’est ce que souligne Romaric Godin dans Médiapart (25-1-10). Il y a eu une explosion de pauvreté, et sans doute aussi chômage… Reste à savoir si, à long terme, ce résultat durera, et se transformera en croissance longue. Les paris sont ouverts…  En tout cas, toujours dans Mediapart, un auteur comme Ludovic Lamant (25-1- 12) affirme que, finalement, « Milei, ce n’est pas si mal ».

6/ la Chine

           Deux articles intéressants sont parus sur la Chine ce trimestre. D’abord, un document de Julliette Chevalier dans Alternative économiques sur l’état de l’économie Chinoise, qui se porte moins bien qu’on ne le croit (25-1-14). En fait, sa croissance ralentit, essentiellement du fait d’une diminution de sa consommation intérieure. Or toute l’économie Chinoise est orientée vers la production, tandis que la consommation intérieure est découragée, à la fois grâce à des salaires plutôt faibles, et grâce aux politiques de limitation de la natalité, qui diminuent la demande à consommation constantes (on voit bien ici que les régimes communistes sont les champions de l’exploitation du prolétariat !). Il ne reste alors plus que la demande extérieure, mais celle-ci aussi s’essouffle.. Dès lors, l’économie toute entière se trouve piégée. C’est une évolution analogue à celle du Japon dans les années 1990, ce qui ne manque pas de sel pour les dévots du président Mao !

            A côté de cela, la Chine a toujours les yeux tournés vers l’extérieur, et pour cela, s’intéresse beaucoup à l’Afrique, comme le montre Darren Taylor dans The Epoch Time (25-1-15). Deux centres d’intérêt majeurs occuperaient les autorités chinoises dans ce continent : D’abord, sa richesse en matières premières de toute sorte (pétrole, mais aussi, diamants, terres rares, etc…)  Il faut croire que les Européens, en particulier les Français et les Anglais, en ont tout de même laissé un peu, en dépit de leur souci de piller leurs colonies ! Et ensuite, d’une façon un plus originale, les vastes espaces plus ou moins inhabités qui peuvent servir de terrains d’entrainement pour les armées de l’avenir.

            L’auteur cite un grand nombre de témoignages en ce sens, qui, sûrement, reflètent une véritable réalité. Reste à savoir si les dirigeants Chinois parviendront à s’entendre avec les Africains. Ce n’est pas gagné a priori !

7- Le Climat

           Dans un tout autre ordre d’idées, plusieurs contributions ce trimestre portent sur ce qu’on appelle « l’écologie » au sens large (et bien que l’écologie soit une science sérieuse qui n’a rien à voir avec les élucubrations des « écolos » !).

            L’évènement, d’abord, c’est celui que signalent Cathy Clerbaux et Sarah Safieddine dans The Conversation (25-1-20) :  la température moyenne du globe terrestre n’a jamais été aussi forte. Elle a dépassé cette année de 1,5 ° le niveau de 1880 alors qu’un tel évènement n’était prévu par le GIEC que dans quelques années. Naturellement, ce fait est de nature à réjouir les militants du réchauffement, qui « vous l’avaient bien dit ». Mais les vrais scientifiques sont plus circonspects, car cela pourrait prouver que les modèles mathématiques utilisés par la GIEC ne correspondent pas à la réalité, et que d’autres mécanismes que l’« effet de serre » pourraient jouer un rôle dans ce réchauffement que personne ne nie. Si c’était le cas, comme le disent certains experts « climatosceptiques » (par exemple, en France, Claude Allègre ou Vincent Courtillot), alors toutes les précautions prises pour éviter lutter contre « effet de serre » en diminuant les émissions de gaz carbonique pourraient être illusoires…

            Mais hélas, une véritable attitude scientifique n’est pas de mise dans les discussions sur l’effet de serre.

            Parlons d’abord de l’article de Philipe Subra dans Hérodote (25-1-16) sur la « crise de l’eau ». Ce géographe, enfourchant un véhicule qui a fait ses preuves, veut démontrer que nous allons vers une situation où nous allons manquer d’eau, au moment même où des inondations catastrophiques nous menacent… La démonstration est bien faite, ce qui justifie sa publication ici, mais hélas, le propos est vicié : En réalité, l’eau ne manque pas sur la terre. Il y en a plein la mer et plein les nuages. Mais elle n’est jamais (ou rarement) sous la forme souhaitée, à l’endroit ou la pression convenable. L’y mettre, c’est une affaire d’énergie, et rien d’autre : Il faut faire des barrages pour la retenir d’inonder partout. Surtout, il faut la transporter, la purifier et la mettre à la bonne pression. L’auteur de ces lignes a eu l’occasion de calculer qu’avec 150 centrales nucléaires d’un modèle courant, il serait possible de dessaler et de transporter assez d’eau de mer pour pouvoir irriguer tout le Sahara, ainsi transformé en un tapis vert, qui serait un très efficace puit de carbone…

            Aussi bien, les erreurs qui viennent d’être stigmatisées sont-elles monnaie courante dans les publications sur le sujet. Ainsi, Fréderic Caille, maitre de conférences en science politique (ce qui ne lui donne pas beaucoup d’autorité dans le domaine de la physique atmosphérique !) s élève dans The Conversation (25/1/17) contre la négligence dont font preuve nos contemporains vis à vis des énergies renouvelables, les seules, à ses yeux, susceptible d’éviter les catastrophes annoncées du fait du réchauffement. En dépit (ou à cause ?) de la propagande des fabricants de pétrole sur la question, les investissements mondiaux dans les « énergie de transition » (il se garde d’y mettre l’énergie atomique, absente de son exposé) n’atteignent pas la moitié de ce qui est dépensé pour le développement des énergies fossiles. Nous avons ainsi une explication simple de la négligence de nos contemporaines vis à vis des catastrophes à venir…

            Cette « théorie du complot » n’est pas réservée à la question énergétique : Agriculture et Environnement (25-1-19), un périodique publié par une association d’agriculteurs, publie également un article non signé sur les mensonges de Stéphane Foucart dans le Monde à propos des pesticides agricoles, et, plus généralement, de la politique agricole, qui serait aux mains de l’ « élite politique bien installée des grandes entreprises » ….

            Ce ne sont là, évidemment que des exemples, mais ils font réfléchir sur l’instrumentalisation de la Science par de médiocres ambitieux…

Les femmes

            La question féminine est de plus en plus d’actualité. De nos jours, les femmes seraient une fraction déshéritée de l’espèce humaine, cantonnées par les hommes dans des taches ancillaires, alors qu’elles pourraient souvent prétendre à tous les honneurs accordés aux représentants de la classe masculine.

            Dans The Conversation (25-1-21) trois,jeunes sociologues illustrent ce propos en parlant de l’automobile, qui serait une affaire d’homme, au détriment des femmes… Cependant, affirment-ils, la voiture électrique pourrait changer cela, en supprimant le vrombissement du moteur…

            Et pourtant, le pouvoir des femmes a été très réel, même dans l’antiquité, où les sorcières (plus que les sorciers) faisaient peur aux gens, comme le montre Christian-Georges Schwentzel dans The Conversation (25-1-22) .

            Et cela entraine d’autres dérives, comme la mode récente des « transitions de genre » stigmatisée par Elodie Messéant dans un document de l’IREF (ex Contrepoint) (25-1-23). Cet auteur s’élève contre les décisions de la HAS (haute autorité de santé) qui recommande en fait au corps médical de favoriser le changement de sexe par voie chirurgicale aux adolescents et préadolescents qui le demandent.

            Il est difficile de la contredire : chirurgie ou non, les chromosomes des intéressés resteront ceux d’une femme ou d’un homme, et personne n’y peut rien. Dès lors on peut craindre le pire pour ces derniers après quelques années…

            Dans tous les cas, ces « questions de genre » devraient pouvoir intéresser Contrat Social…

L’intelligence artificielle

                        C’est l’autre sujet à la mode : Un étudiant Australien , Timoty Bennet, et Elija Perrier un chercheur à Stanford, ont pu démontrer que Open AI, un logiciel d’intelligence artificiel, a obtenu un score exceptionnel dans un test « d’intelligence générale » souvent proposé pour évaluer les performances d’un individu. (cf The Conversation, 25-1-23). C’est après tout possible… Mais est-on sûr que le test utilisé évalue bien l’intelligence et la créativité, et pas une autre capacité ? Cela reste à démontrer ! 

Les retraites

            Un temps sujet majeur à Contrat Social, la reforme des retraites est devenu le centre des clivages politiques. Dans L’Express, (25-1-24) Anne Christine Poujoula  nous explique comment le RN s’est piégé à son propre jeu en déposant un projet de loi pour abroger la réforme des retraites pour « piéger la gauche et infliger un revers aux macronistes ». Il n’est pas d’usage que Contrat Social s’aventure dans ce type de querelles de bas étage. Mais cet incident témoigne justement d’un mal profond de notre système politique, qui, hors de toute querelle partisane, mérite tout de même d’être au moins mentionné…Est-il normal que sur un sujet aussi profond se développe autant de misérables combines ? Et comment les éviter ? 

            En même temps, dans un article cette fois sérieux, Philippe Alezard dans L’Express ( (25-1-25)  se demande si, dans cette affaire, il est possible de revenir en arrière. La démographie toute simple et l’allongement de la durée de vie nous oblige à trouver pour les retraites un mode de financement qui ne fasse pas exploser la dette publique… Il est difficile de soutenir le contraire…

La Société

            Et cette querelle sur les retraites ne fait qu’illustrer un phénomène plus général et sans doute plus grave : le désintérêt des Français pour la politique. C’est ce que montre Lucie Hennequin dans le Huffpost (25-1-26) : plus d’un tiers de Français se désintéresse complètement des évènements politiques, fatigués des élections sans majorité et des changements de premiers ministres… C’est là évidemment le résultat des « manœuvres politiciennes » si fréquentes, tant à droite qu’à gauche, dont l’origine se trouve toujours dans la recherche d’un avantage de carrière pour le politicien en cause, recherche qui prime sur celle du bien public.

            Et encore, cette recherche de l’intérêt particulier contre l’intérêt général se retrouve dans d’autres domaines : dans Alternatives économiques (25-1-29), Audrey-Fisné-Koch parle des préoccupations du ministre de la Fonction publique qui veut lutter contre l’absentéisme des fonctionnaires. Il est envisagé pour cela d’allonger le « délai de carence » des fonctionnaires (le temps pendant lequel aucune indemnité n’est versée au cours d’un « arrêt maladie », même si, pendant ce temps, son salaire lui est retenu). Naturellement, une telle mesure est de nature à enflammer les syndicats. Mais elle peut aussi avoir des conséquences indirectes : au lieu d’un arrêt de travail court, de nombreux intéressé vont demander de leur médecin des arrêt longs, qui leur vaudront des indemnités, mais évidemment couteront plus cher à la sécurité sociale…

            Et surtout - mais cela n’est pas évoqué dans le document cité – une des causes premières des arrêts maladie court est probablement le manque d’intérêt des intéressés pour le travail qui leur est confié – Il est dommage que l’auteur de l’article cité n’évoque pas cette possibilité.

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Voici donc ce qui parait majeur dans la revue de presse de ce trimestre. Nous n’irons pas plus loin aujourd’hui … Rendez vous dans la chronique 25-2 !


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