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Bonjour voici la dernière lettre trimestrielle.

Qu'allez-vous lire dans ce numéro ?

- Un éditorial qui rappelle l’importance de la réunion du comité de pilotage de notre club, prévue le 8 novembre prochain...
- Un résumé de la Note de Conjoncture de Septembre 2017
- La liste des nombreux extraits diffusés pendant le trimestre
- Les habituelles rubriques "Contrat social en bref" et "Comment prendre contact avec nous"

EDITORIAL

Le 8 novembre prochain, CONTRAT SOCIAL a prévu de tenir une réunion plénière de ses membres, son comité de pilotage, et le consacrera aux changements qui sont en train de se produire dans le contrat social qui a plus ou moins été prévalent en France depuis la Libération.
Pourquoi cette réunion ? Pourquoi ce sujet ? Parce que notre association, qui était restée neutre pendant la longue période préélectorale, se doit maintenant de manifester, comme le commande sa Charte, sa capacité à réfléchir collectivement et à verser sa contribution aux débats qui agitent notre Pays.
Nous attendons une participation nombreuse et fructueuse.
Il n'est pas question de préjuger du contenu des débats, qui seront très libres, dans la tradition du Club. Disons simplement qu'ils porteront aussi bien sur la portée actuelle du concept de contrat social, face aux nouveaux déterminants de notre société, que sur l'avenir des grandes institutions qui l'ont concrétisé : santé, éducation, protection, etc...
Pour nous aider dans notre réflexion, nous disposons d'une note remarquable de notre fondateur, Pierre Cabon, et la Chronique Sociétale de novembre sera le support de nos conclusions. Mais le sujet est si large que nous en reparlerons pendant l'année 2018 !
Merci aux membres de Contrat social de s'inscrire le plus rapidement possible (et avant le 1er novembre) auprès de Didier Bressard et - pour ceux qui ne pourront pas venir - de lui indiquer avant cette date qu’ils n’assisteront pas à cette réunion.

NOTE DE CONJONCTURE (synthèse rédigée en septembre 2017)


ECONOMIE MONDIALE : reprise prometteuse mais non assurée

Les prévisions confirment le retour de la croissance de l’économie mondiale prise dans son ensemble. La progression devrait atteindre 3,6% en 2017 et 3,7% en 2018.
On peut donc, à première vue, se féliciter que les politiques économiques et monétaires aient permis depuis la crise de 2008 une stabilisation et un retour à la croissance, a contrario, des problèmes subsistent. D’où la prudence affichée par de nombreux prévisionnistes.
C’est dans ce contexte que les changements technologiques vont entrainer de profondes modifications dans la structure des emplois.
Une mutation importante est en cours : elle entrainera une modification des rapports entre pays et des relations au sein même des nations : quels seront les gagnants ?

FRANCE : confirmation de la reprise

Les dernières statistiques confirment l’amélioration conjoncturelle de la situation économique de la France. On anticipe une croissance du PIB de 1,6 à 1,8% pour chacune des deux prochaines années. Simultanément, deux indicateurs font ressortir les faiblesses de l’économie française, à savoir le taux de chômage et le commerce extérieur.
L’amélioration conjoncturelle ne peut suffire à effacer les insuffisances structurelles de la France. Le « modèle social » français est souvent mis en cause. A ceci s’ajoute d’une part le coût du travail, l’un des plus élevés de la zone euro, d’autre part les insuffisances de la main d’œuvre : formation, qualification, adaptation.
En profitant d’une amélioration conjoncturelle, la France peut réussir à engager les réformes structurelles indispensables pour devenir un pays compétitif dans une économie “mondialisée“.

EUROPE : perspectives économiques positives

Les indicateurs sont positifs pour la zone Euro. La croissance du PIB se confirme, autour de 2% pour 2017 et 2018, le chômage régresse peu à peu, la confiance des ménages s’améliore. On notera toutefois que l’appréciation de l’euro par rapport aux autres monnaies risque de peser sur l’activité.
Avec un taux de croissance de 2% et seulement de 1,8% en 2018 (ce qui la rapproche de la France), des échanges extérieurs largement excédentaires, un taux de chômage à moins de 4%, un budget en excédent… l’Allemagne apparait comme la première économie de la zone euro ; elle doit cependant se préoccuper du vieillissement de sa population et des conséquences de sa politique migratoire.
La situation de l’Italie est satisfaisante : augmentation du PIB de 1,5% en 2017, création d’emplois, investissements en hausse mais pénalisation à terme du fait des incertitudes politiques. De son côté, l’Espagne a poursuivi jusqu’ici le redressement de sa croissance avec des exportations en hausse, des investissements élevés mais doit faire face à la crise catalane dont la résolution sera déterminante pour l’avenir du pays et de l’Europe.
A l’inverse, les perspectives continuent à s’assombrir pour le Royaume Uni. La croissance ralentit : 1,8% en 2016, de l’ordre de 1,6 à 1,7% en 2017 et 1,4% à 1,5% en 2018.
Des perspectives économiques encourageantes, dans l’ensemble, pour l’Europe mais de lourdes incertitudes politiques.

ETATS-UNIS : climat favorable

La croissance américaine apparait actuellement supérieure aux prévisions : au moins 2,3% pour l’ensemble de l’année 2017. C’est la consommation des ménages et le niveau des investissements qui sont les principaux responsables de cette accélération. Corrélativement on constate le bas niveau de l’inflation : environ 1,8% et la faiblesse encore récente des hausses de salaires. La FED fait preuve de beaucoup de prudence dans sa politique de remontée des taux et de réduction graduelle de son bilan qui doit débuter prochainement.
C’est essentiellement l’environnement économique général et le climat de confiance des milieux d’affaires qui expliquent cette situation favorable, comme le confirme le niveau élevé atteint par Wall Street. Tout ceci ne préjuge pas l’avenir : la combinaison des résistances aux mesures envisagées par le Président, des accidents climatiques et du contexte international peuvent assombrir les perspectives actuellement favorables.

PAYS NON OCCIDENTAUX : un poids de plus en plus important

Pris dans l’ensemble, le climat actuel profite aux pays non occidentaux et particulièrement à la plupart des pays émergents qui progressent mais de manière inégale.
Ainsi les pays composant le « club » quelque peu artificiel des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) représentent plus de 40% de la population mondiale et un peu moins du quart du PIB mondial (p.m. : PIB mondial : 75 500 milliards US$ courants en 2016 dont USA : 18 600, zone Euro : 12 200, Chine : 12 000 France : 2 500) et apparaissent très hétérogènes.
Il est dominé par la Chine : 5 fois le PIB de l’Inde, 8 fois celui de la Russie qui poursuit une croissance soutenue à plus de 6,5% par an en disposant de réserves de change importantes mais avec le risque d’un endettement très élevé (près de 300% du PIB), du développement d’un secteur financier non réglementé (shadow banking) et de la montée des inégalités, source de tensions sociales, ce qui pourrait contraindre les dirigeants à limiter la croissance du pays.
Globalement le continent asiatique poursuit une rapide croissance non seulement avec l’Inde mais aussi avec l’ensemble des pays de l’ASEAN (voir ci-dessous). Le poids économique du monde bascule de plus en plus vers l’Asie aux dépens de l’Occident. De son côté, le Japon se redresse progressivement avec une croissance de 1,5% prévue en 2017 dans un environnement favorable mais retombant à moins de 1% en 2018.
La Russie renoue avec une croissance légèrement inférieure à 2% par an dépendant du prix de l’énergie mais tarde à entreprendre les réformes indispensables : structures économiques, système judiciaire,…Quant au Brésil, ses perspectives devraient s’améliorer surtout à partir de 2018.

MARCHES DE CAPITAUX ET INSTITUTIONS FINANCIERES : interrogations

La reprise prometteuse mais non assurée de l’activité économique incite les banques centrales à une certaine prudence. Comme la FED, la BCE a différé ses décisions, semblant ainsi privilégier l’objectif d’inflation, la lutte contre l’appréciation du taux de change ainsi que la solvabilité des emprunteurs. Ce dernier point ne doit pas être sous-estimé du fait de l’importance des dettes des institutions publiques et des nombreux investisseurs financiers qui se sont endettés à bas taux pour acquérir des actions. On imagine les conséquences d’un changement brutal de politique monétaire sur les marchés actions, délicat à mettre en œuvre d’autant que chaque banque centrale doit aussi prendre en compte les intérêts qu’elle représente, ce qui peut provoquer, par manque de concertation, le déclenchement d’une nouvelle crise financière.
La faiblesse des taux, les masses de liquidités, la reprise économique en cours ont contribué à faire monter significativement les marchés actions qui ont atteint de nouveaux records. Certains ne manqueront pas de voir dans cette « exubérance » l’annonce prochaine de l’éclatement d’une bulle financière tandis que d’autres y voient les effets de la reprise économique, l’amélioration de la rentabilité des entreprises, les conséquences de certaines promesses fiscales. Il y a, sans doute, une conjugaison des deux explications sans oublier que la volatilité possible des marchés risque d’entrainer un retournement brutal.
Ce contexte rend délicat la situation du système bancaire qui, en plus des risques de marchés indiqués ci-dessus, doit subir les effets, d’une part des taux bas qui érodent leurs marges, d’autre part des évolutions technologiques aux multiples conséquences. Ceci réduit l’importance des réseaux d’agences. Par ailleurs, à plus long terme s’ajoutent les menaces des plates-formes électroniques « fintech », de la finance de l’ombre, « shadow banking », échappant à tout contrôle et à toute réglementation sans parler du développement des monnaies virtuelles (bitcoin…). Les banques traditionnelles ne pourront résister à ces évolutions majeures que si elles se mettent rapidement à niveau tant sur le plan technique que sur celui de leur personnel. Corrélativement les banques doivent se conformer à l’alourdissement des réglementations bancaires. Ce sont donc de lourds changements qui attendent les banques.



En résumé, des perspectives économiques actuellement favorables dont profite largement le continent asiatique, des changements importants en cours avec l’essor du numérique, des risques élevés au niveau des marchés et des indispensables adaptations du système bancaire.



VIE DE L'ASSOCIATION

Déjeuner

Au cours du troisième trimestre, un déjeuner a été organisé :

  • Le 19 septembre, avec Monsieur Jean-Paul BAILLY, ancien Président de La Poste. Polytechnicien, MS du MIT, il a consacré l’intégralité de sa carrière au service public. Débutant à la RATP en 1970 comme ingénieur, il est nommé directeur du personnel en 1989 et devient PDG en 1994. Il y met en place un dispositif d’« alarme sociale », visant à favoriser le dialogue avec les organisations syndicales et réduire les conflits sociaux dans l’entreprise.
Membre du Conseil économique et social depuis 1995, il est nommé président du conseil d'administration de La Poste en septembre 2002. Il engage la transformation de La Poste, la dotant d'une structure bancaire spécifique en 2006, La Banque Postale,

DOCUMENTS ET TRAVAUX

Extraits et résumés

Au cours des mois de juillet à septembre 2017, les extraits des livres ou d’articles de revues suivants ont été diffusés aux membres de Contrat-social. (Les numéros renvoient aux chapitres du site de Contrat-social, accessibles aux membres exclusivement)

13 - 22. Jérôme Fourquet, Un nouveau clivage - Perdants versus gagnants de la mondialisation, Commentaire, été 2017. Au tout début de ces extraits l’auteur de l’article expose les conclusions qu’il tire des caractéristiques qu’il a relevées des électorats français, américains et britanniques : au traditionnel clivage gauche/droite la mondialisation en a imposé un autre : les gagnants de la mondialisation d’un côté et les perdants de l’autre. Il nous dit qui ils sont à ses yeux.
Dans le même numéro de Commentaire figure une critique de deux livres d’historiens réputés. Les livres traitent des relations de Jésus et des évangélistes avec la puissance romaine. Apparaît un clivage entre Jésus et les personnes (nombreuses) qui le suivaient dans ses déplacements en Galilée (peu urbanisée) et qui étaient des pêcheurs et des paysans, d’une part et, d’autre part, les évangélistes éduqués, hellophones et vivant, longtemps après, dans des villes importantes. Les évangélistes (désireux de ne pas entrer en conflit avec l’Empire romain ?) donnent de Jésus l’image d’un homme opposé à la violence. Selon l’un des historien, Jésus et ses compagnons auraient, au contraire, fait partie des zélotes, résistants actifs à l’occupation romaine.

21 – 58. The Bitcoin buble, The Economist, 3 juin 2017. Le volume des transactions réalisé par son intermédiaire est devenu substantiel. Par ailleurs on le voit utilisé dans les demandes de rançons présentées par les gangsters qui paralysent les systèmes informatiques. Ces deux considérations ont conduit à adresser ces brefs extraits d’un article de The Economist. Tout en admettant que le commerce des bitcoins pourrait bien se terminer par un flop, au nom du libéralisme l’hebdomadaire souhaite qu’on laisse ce trafic se développer.

24 – 136. Victor Erofeev, Poutine : un héros de conte russe, Commentaire, été 2017. De Gaulle, imprégné d’histoire, aurait-il eu tort d’évoquer une Europe qui serait allée de l’Atlantique à l’Oural ? C’est en tout cas ce qui ressort de l’article en pièce jointe. Pour son auteur, qui est russe, Poutine est un chef d’État voyou par ses comportements et ses relations. Cependant les Russes l’auront révéré pendant une vingtaine d’années (en supposant qu’il soit réélu en 2018) en dépit de la situation économique peu brillante de leur pays. C’est que cet ancien du KGB, devenu un familier des popes orthodoxes, est un vrai héros d’un conte russe, conte que les Occidentaux ont, nous dit l’auteur, bien du mal à comprendre.

2 – 18. Observatoire international des prisons, Rapport d’activités 2016, juin 2017. La réinsertion des personnes incarcérées est un sujet qui nous tient à coeur. Ceux d’entre nous qui ont participé à la création de Contrat-social se souviennent peut-être qu’à ce moment là Pierre Cabon et Robert Audousset qui fut trésorier de Contrat social et étaient responsables de l’association des bénévoles qui, à Paris, assurait la totalité des contrôles judiciaires et des médiations pénales, l’administration ayant échoué à assurer ces missions. Petit rappel : lorsqu’un juge d’instruction met une personne en examen il a le choix entre la laisser libre, la placer en détention ou la placer sous contrôle judiciaire. Dans nombre de tribunaux cette dernière option est assez formelle (venir signer à un commissariat à intervalles réguliers). À Paris le contrôle judiciaire était conçu comme un accompagnement réalisé jusqu’au jugement et visant la réinsertion sociale de l’intéressé(e).
Les extraits ci-joints sont tirés d’un rapport de l’OIP, organisme dont le rôle est rappelé en tête du document. Ils critiquent le recours excessif à l’incarcération — 69 000 détenus — qui est une vieille tradition française à laquelle le nouveau Président de la République ne semble pas s’opposer puisqu’il a promis la construction de 15 000 nouvelles places sans faire la moindre réserve. L’évolution de la délinquance ne justifie pas cette politique qui, au demeurant, a un coût exorbitant. Au demeurant plusieurs pays occidentaux sont parvenus à diminuer le nombre de personnes incarcérées. Chez nous, les conditions de vie des personnes emprisonnées ont, dans une trentaine de prisons, été condamnées par le tribunal européen compétent. Loin de préparer le détenu à sa réinsertion elles le maintiennent, le plus souvent, dans l’oisiveté et, à la sortie, le service de probation, doté de peu de personnel, est incapable d’aider la plupart des sortant de prison à se réinsérer. Quand est-ce que les autorités françaises adopteront enfin une politique pénitentiaire rationnelle et humaine ?

24 – 142. Donald Trump et les Républicains, The Economist, 29 juillet 2017. Il semble désormais clair, aux yeux des Républicains eux-mêmes, que Donald Trump et Vladimir Poutine ont, à travers de multiples intermédiaires, passé, avant les élections présidentielles, une sorte de marché : les Russes aideraient Trump à gagner (notamment en favorisant des attaques contre Hilary Clinton) et Trump allégeraient les sanctions qui pénalisent l’économie russe.

21 – 60. Education technology – Machine learning, The Economist, 22 juillet 2017. Le point de départ de l’auteur de l’article est le modèle quasi universel de l’enseignement. Par son cours un professeur délivre des connaissances ; ensuite, il vérifie par des “devoirs” (ou des dissertations) et des interrogations que ses élèves ont acquis les connaissances professées. Dans ce modèle le suivi individuel des élèves est limité et, partout dans le monde, une fraction importante des élèves quitte l’école sans savoir vraiment lire, écrire et compter. Or l’ordinateur vint, ce qui n’aurait rien été si des professionnels de plus en plus nombreux n’avaient inventé des logiciels permettant aux élèves d’accéder aux informations de leur choix et de faire des tests vérifiant qu’ils avaient acquis ou non les connaissances voulues. Des études montreraient qu’en classe on peut limiter à 20 % le temps passé à utiliser le logiciel ; à noter que les élèves n’auraient plus de devoirs à faire à la maison. Dès lors, les enseignants disposent de temps pour s’adresser à leurs élèves individuellement, les conseiller pour combler leurs lacunes et être leur tuteur. Encore faut-il que les enseignants acceptent ce nouveau type d’enseignement et, ce que ne dit pas l’article, soient bien formés à son utilisation. Or, dit l’auteur, nombre d’entre eux, conservateurs, résistent. Aussi bien les nouvelles “machines learning” ont-elles du mal à s’imposer. Pour y parvenir il faut convaincre les enseignants que la machine n’est pas leur ennemi mais peut, au contraire, devenir leur auxiliaire ; qu’en outre les études montrent que le nouveau système améliore nettement le niveau scolaire des élèves, notamment celui des plus “mauvais”. Elles révèlent aussi que les échanges entre élèves d’une même classe se développent.
S’il est bien difficile de prévoir à quelle vitesse le nouveau système se diffusera, sa réussite paraît probable à l’auteur. Ainsi, sur la côte Est des États Unis la nouvelle education technology est-elle en train de s’imposer et dans l’ensemble du pays un tiers des élèves fréquentent des écoles dont les responsables ont décidé le changement.

PS. Comme toujours chez The Economist l’article dont vous trouverez des extraits en pièce jointe regroupe une multitude de faits et d’observations d’une grande richesse. Mais, comme souvent dans cet hebdomadaire, la présentation des informations ne suit pas un plan bien compréhensible.

21 – 57. Didier Blanchet, Comptabilité nationale et mesure de l’économie numérique, futuribles, mai-juin 2017. À nouveau des extraits d’un article traitant du PIB ! L’évolution des PIB ne constitue-t-elle pas l’indicateur le plus utilisé des situations économiques ? À nouveau aussi, l’article d’où proviennent les extraits n’apporte pas de solution claire aux défauts qu’il souligne de notre actuel PIB. Nous sommes passés d’une économie industrielle de biens mesurables à une économie de services bien plus difficiles à saisir. De la Poste à internet. Du dictionnaire à wikipedia. Et quid du bénévolat ? Les défauts du PIB expliqueraient-ils ce paradoxe occidental : des progrès techniques soutenus et une “croissance-PIB” faible ?

PS - Autre anomalie : le fameux 3%, déficit des finances publiques rapporté au PIB. Ce 3% peut être provoqué par les dépenses courantes ce qui est évidemment malsain si le phénomène se prolonge. Mais il peut aussi résulter d’investissements productifs ce qui peut être excellent. Or, dans un débat animé sur ces 3%, la distinction n’est guère évoquée. Par ailleurs, Édouard Philippe et ses ministres ont raison de souligner que la dépense publique française bat des records: 57% du PIB. Mais nous avons entendu récemment un économist, avancer qu’un écart des dépenses publiques de 10% du PIB français par rapport à celui de l’Allemagne était dû à la façon dont les charges de retraite étaient comptabilisées. Est-ce exact ? Si un lecteur de ces extraits pouvaient nous éclairer…
Et puis quelle est la justification de la “cible d’inflation” de 2% l’an attribuée à la BCE ? Quid enfin de cet objectif de 2% du PIB fixé pour le budget du ministère des armées ?

24 – 141. Slavery legacies, The Economist, 10 septembre 2016. Les commentaires contradictoires tenus par Donald Trump à propos des manifestations et de l’attentat de Charlottesville ne sont pas parvenus à cacher ses sentiments profonds. Il est bel et bien le fils de son père avec lequel, étant jeune, il partageait une sympathie affichée pour le KKK et les mouvements racistes. L’article dont vous trouverez des extraits en pièce jointe a été écrit avant les événements de Charlottesville et n’a donc pas de rapport direct avec eux mais il a semblé qu’il pouvait contribuer à éclairer la situation américaine.
Si plusieurs centaines de milliers de “noirs” furent déportées aux États Unis, ce furent des millions qui l’ont été au Brésil. Aux États Unis, parmi les arrivants beaucoup plus de “blancs” que de “noirs” ; l’inverse au Brésil et si, dans les deux pays, la population comporte des “blancs”, des “noirs” et des métis, l’histoire des deux États a créé des situations bien différentes. Dans les temps d’importantes migrations la majorité des arrivants aux USA étaient des familles de “blancs” et le mariage d’hommes blancs avec des femmes noires n’existait quasiment pas (voire était prohibé). Au Brésil au contraire les immigrés blancs arrivèrent en bien moins grand nombre que les esclaves noirs ; étant, en majorité, des hommes célibataires, leur mariage avec des femmes noires se généralisa. On comprend dès lors que la notion de métis est établie au Brésil alors qu’elle n’existe pas aux USA (cf. Obama qualifié de “noir” et non de métis alors que sa mère est blanche). Selon l’auteur, les Brésiliens considéreraient que les relations entre blancs et noirs sont, chez eux, moins conflictuelles qu’aux États Unis. Reste que si, dans les années récentes, la situation économique et sociale des noirs et des métis brésiliens s’est nettement améliorée elle reste inférieure à celle des blancs.

24 – 143. Chine et Russie, improbables partenaires, The Economist, 29 juillet 2017. Au cours de ces dernières années Xi Jinping et Vladimir Poutine se sont rencontrés à de nombreuses reprises mais ils ne parviendront pas, estime l’auteur de l’article dont des extraits se trouvent en pièce jointe, à devenir des alliés. Ils ont bien en commun des régimes qui sont bien loin d’être des états de droit mais pour le reste que d’oppositions entre deux pays dont l’un est dix fois plus peuplé que l’autre (1,4 milliard contre 146 millions). La Chine est un champion de la mondialisation et son PIB atteint 19 000 milliards de $ contre 3 600 pour la Russie. La première reste en forte croissance et exploite les technologies modernes la seconde végète et n’exporte guère que des armes et, à prix réduit désormais, du pétrole et du gaz. Poutine a vu l’URSS se dissoudre après avoir perdu la guerre en Afghanistan et le mur de Berlin s’écrouler. La Pologne ayant changé de camp la frontière occidentale de la Russie touche désormais des pays membres de l’OTAN. Ajoutons que Poutine vient de perdre ce qui a vraisemblablement été son marché avec Trump : aider ce dernier à gagner la présidence des USA contre un allégement des sanctions. Ces dernières viennent, au contraire, d’être renforcées. Finalement Poutine irriterait Xi Jinping. Celui-ci, tenant à la paix et aux échanges mondiaux, déteste cette guérilla qu’entretient Poutine pour se faire valoir aux yeux de ses concitoyens et tire pour la Chine une des leçons que l’URSS a donné : l’échec du système économique peut entraîner la disparition du parti communiste. Xi Jinping veut, clairement, poursuivre le rayonnement de l’économie chinoise et, en même temps, assurer la main mise du parti sur la société à Pékin, au Tibet chez les Ouïgours du Xinjiang ou à Hong Kong.

22 – 49. Roadkill (la fin du moteur à explosion), The Economist, 12 août 2017. Que la majorité des citoyens puisse posséder une voiture ne fut-ce pas un des signes les plus éclatants des trente glorieuses ? Un milliard de voitures circulent dans le monde. Mais cette voiture dotée d’un moteur à essence ou au diesel, semble condamnée non seulement par les prévisionnistes mais par les réglementations annoncées : plus de diesel dans un nombre croissant de villes, plus de voitures non électriques dans plusieurs pays d’Europe dès 2050 (voire 2040 ?). En Allemagne, où la voiture fut reine, deux scandales (dissimulation de pollution et entente entre constructeurs) ont fait changer d’attitude la chancelière désormais ouverte à des mesures restrictives. L’auteur de l’article pense donc que les choses vont aller bien plus vite qu’on ne le pensait il y a peu. Les batteries sont en train de faire de rapides progrès ; ils abaissent le coût des véhicules qui, en outre, sont plus simples dans leur conception et leurs composants que les voitures dotées d’un moteur à explosion. Dès lors les dimensions de l’industrie automobile semblent appelées à se réduire.
La voiture électrique pourrait bien s’accompagner d’une autre révolution : à la propriété se substituerait la location. (*). Quid enfin du pétrole ? La victoire de la voiture électrique induira très probablement la prolongation de la crise actuelle.

* Presque tous les constructeurs d’automobiles ont engagé des recherches dotées de moyens considérables pour mettre au point des voitures à conduite sans chauffeur. La concurrence semble intense. La réussite ne paraît elle pas probable ? On ne parviendra sans doute pas à la voiture sans accident mais, peut-être, à la voiture qui provoque moins d’accident que celle dont le conducteur boit, s’endort et téléphone…

24 – 140. Germany new divide : the beautiful south, The Economist, 19 août 2017. Alors que l’Allemagne est en campagne électorale, le magazine montre qu’à l’ancienne division entre l’Est et l’Ouest de notre voisin s’est substitué un autre clivage, désormais plus important, entre le Nord et le Sud. 40 millions de citoyens résident dans chacune des deux parties. La CDU/CSU est majoritaire dans le Sud et Angela Merkel va chercher à accroître son électorat dans le Nord. Si, en 1960, la Bavière était encore une région relativement pauvre, aujourd’hui, les Länder du Sud l’emportent à maints égards sur ceux du Nord : meilleures écoles, emplois plus faciles à trouver, revenu moyen plus élevé, durée de vie plus longue...

24 – 139. Jean-François Drevet, Le Royaume-(dés)Uni, futuribles, juillet 2017. Les Britanniques qui ont répondu oui au référendum sur le Brexit (le référendum processus horriblement dangereux..) ne pensaient probablement pas aux conséquences de leur vote en ce qui concerne les relations du Royaume Uni avec l’Irlande, Gibraltar et…Chypre. Aux yeux de l’auteur de l’article le Brexit a rendu plus difficiles les négociations relatives à ces trois entités. C’est notamment le cas pour l’Irlande où des conflits longs, violents et durables ne sont pas si anciens. Certes Mme Tchatcher qui fit la guerre à l’Argentine n’est plus au pouvoir et, en Europe, les conflits se résolvent enfin de façon pacifique. Reste que les trois situations évoquées dans l’article vont sérieusement compliquer la mise en œuvre du Brexit. NB. L’article a probablement été écrit avant les dernières élections législatives anglaises dont le résultat a conduit Theresa May à demander le soutien ­— fort contesté — de quelques députés de l’Irlande du Nord.

24 – 144. Sunnis and Shias : enemies no more ? The Economist, 9 septembre 2017.. L’hebdomadaire qui le publie cet article est à ce jour (13 septembre) le seul média à évoquer la possibilité d’un changement de politique de l’Arabie saoudite à l’égard de l’Iran. Cette éventualité repose sur des faits qui, observés, sont encore ténus. À La Mecque les chiites iraniens ont été reçus cette année de façon bien différente des années précédentes et l’Iran a remercié les Saoudiens. On note aussi, après 25 ans de rupture, le rétablissement des relations entre l’Arabie et l’Irak gouverné par des Chiites ainsi que les propos encourageants tenus par le ministre saoudien des affaires étrangères. À suivre.

PS. Dans le numéro daté du 16 septembre le même hebdomadaire publie un article qui souligne le rôle accru de l’Iran et des Chiites dans la région. L’écrasement de Daesh, la querelle avec le Qatar, l’échec de l’Arabie au Yémen et la détérioration de la situation économique en Égypte affaiblissent les Sunnites face à l’Iran, au maintien au pouvoir de Bachar el Hassad (efficacement soutenu par les Russes) et à la place éminente du Hesbollah au Liban.

23 – 81. Fonds de placement : 1) Activism in Europe, call to action, The Economist, 26 at 2017 et 2) Leading from behind, The Economist, 17 juin 2017.
Interview de Bruno Le Maire, Le Monde 19 septembre 2017 : “Nous assumons de vouloir réorienter l'épargne française vers l'économie productive. Je préfère que notre économie soit financée par des fonds et des citoyens français plutôt que d'être obligé d'aller chercher de l'argent à l'étranger. C'est ce qui justifie la suppression de l'ISF sur les valeurs mobilières et la mise en place d'un prélèvement forfaitaire unique au taux simple, lisible et définitif de 30 %. Ces mesures allégeront la fiscalité sur les revenus du capital et vont donc encourager le financement de l'économie française et la création d'emplois. »
Les fonds de placement tiennent, de fait, une place de plus en plus importante dans l’actionnariat de nos sociétés cotées et une part importante de ces fonds est étrangère. La réforme de l’ISF parviendra-t-elle à modifier le comportement de nos concitoyens qui investissent si peu en actions ?
Les extraits du premier article montrent que l’intervention des fonds est en train de se développer fortement en Europe. Des fonds américains mais aussi, et de plus en plus, des fonds européens interviennent auprès des entreprises pour influencer leur gestion. Chaque année on peut repérer plusieurs dizaines d’actions allant dans ce sens mais, en outre, maintes interventions ont lieu qui ne sont pas rendues publiques. L’Allemagne a modifié son droit pour que les entreprises tiennent compte des demandes des fonds.
Le second article décrit le comportement, assez nouveau, d’un fonds domicilié en Suède. Important, 154 milliards de $, il préfère prendre des participations substantielles dans un petit nombre de compagnies en Europe du Nord plutôt que dans celle du Sud. En effet, loin de menacer les directions des sociétés dans lesquelles il prend une participation, il cherche un dialogue constructif et des compromis au sein du conseil d’administration. Les dirigeants du fonds jugeraient qu’en Europe du Sud les compromis sont trop difficiles à obtenir… Ils demandent et obtiennent en général un poste au sein de ce conseil. Ils incitent les dirigeants à ne pas se disperser dans un trop grand nombre d’activités. En 2016 la valeur du fonds a connu une belle performance

CONTRAT SOCIAL EN BREF

Qu’est-ce qui nous réunit ?

Nous avons constitué un groupe de réflexion d’une cinquantaine de personnes, issues de la « société civile » qui croient aux droits de l’homme et à la démocratie. Notre groupe demande à ses membres d’apporter au débat public des contributions pertinentes et originales.

Nous avons exercé ou exerçons des responsabilités diverses dans la fonction publique, des entreprises ou des associations. Nous constatons que le contrat social qui unit les Français fonctionne mal et, à certains égards, est fragilisé notamment par l’inadéquation de la politique et de la règlementation économique et sociale. Nous sommes convaincus que la conception et la mise en œuvre de ce contrat peuvent être progressivement améliorées mais à la condition que l’effort d’amélioration soit associé à une meilleure qualité de la politique économique et financière. Dans les deux domaines sociétaux et économiques que nous regardons comme notre « core business », nous cherchons à apporter des idées neuves par nos travaux.

Sans aucune attache partisane et totalement indépendants, nous tentons, en particulier, à mettre en lumière des obstacles aux changements qui sont souvent occultés.

Que croyons-nous ?

La responsabilité des citoyens est pour nous une valeur cardinale. À nos yeux, la participation des citoyens qui le peuvent, comme bénévoles, à des actions collectives est très souhaitable.

En effet, face aux difficultés plus ou moins durables de nos concitoyens, les prestations de l’État-providence, indispensables (mais aux effets parfois nocifs) ne suffisent pas pour ceux qui auraient besoin d’être accompagnés de façon attentive.

Une contribution de bénévoles expérimentés, formés et encadrés pourrait, à nos yeux, être développée qui consoliderait le lien social, vital pour une société de notre temps.

Pour bâtir une société de responsabilité, un État providence refondé très respecté et s’appuyant sur une économie et des finances saines est indispensable. Dans une organisation plus franchement européenne et décentralisée, il devrait orchestrer réflexions et débats, proposer des normes et les codifier de façon cohérente afin de s’assurer de leur respect.

Quant aux institutions comme les écoles, les tribunaux ou les hôpitaux, devenues plus autonomes, elles devraient être rendues davantage capables d’initiatives et d’expérimentations, leurs prestations étant systématiquement évaluées.

Que faisons-nous ?
  1. Nous avons conduit des études sur des éléments essentiels du contrat social : l’éducation, l’emploi et les retraites dernièrement. Sont en cours une étude sur l’accompagnement des personnes en difficulté par des organismes bénévoles et une autre sur les changements comportementaux induits par le développement du numérique. Nous cherchons, lorsque nous examinons de tels sujets, à nous informer sans a priori ; en nous demandant si nous sommes capables d’apporter une valeur ajoutée.
    Les déjeuners-débat que nous organisons chaque année avec les personnalités les plus diverses contribuent à notre information et à nos réflexions.
  2. Nous essayons de suivre de près l’actualité et les réflexions qu’elle suscite. Nos membres disposent à cet effet, une fois par semaine en moyenne, d’extraits de livres, rapports ou articles qui nous paraissent substantiels ou originaux ; nous menons des débats internes sur des sujets d’actualité.
  3. Tous les mois, une note de conjoncture s’efforce de synthétiser économiques et politiques majeurs de la période écoulée pour pouvoir en compte l’environnement qui s’applique aux sujets étudiés et rester aux facteurs qui commandent la compétitivité française. les faits prendre attentifs
  4. Nous publions une lettre trimestrielle destinée à des personnes que les travaux de Contrat social intéressent.
  5. Nous avons conduit, et pouvons initier, des actions de formation en collaboration avec des établissements universitaires et des grandes écoles.
  6. Nous développons des relations et des collaborations avec d’autres groupes de réflexions à la démarche similaire.
  7. Pour diffuser les résultats de nos actions et études, nous les, mettons en ligne sur notre site internet www.lecontratsocial.com. Ce site, mis à jour périodiquement, constitue le lien avec tous ceux qui partagent notre vision. Nous vous invitons donc à le consulter régulièrement.

CONTACTS

Si vous souhaitez rejoindre Contrat-social — ou pour toute question que vous souhaiteriez nous poser — n’hésitez pas à nous contacter.
Contrat-social
8, rue La-Boétie
75008 Paris
contact@lecontratsocial.com
www.lecontratsocial.com